Un ancien joueur de Villers avec l’équipe de France

“Ce sont d’abord des potes!”

Nancéien d’origine, ancien joueur de Villers et de Vandoeuvre, Arnaud Josserand est l’adjoint de Laurent Tillie en équipe de France. Il raconte…

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Presque deux mois et demi sans repasser par la maison à Montpellier, hier après-midi Arnaud Josserand a craqué. Il s’est endormi avec sa fille à l’heure de la sieste. La décompression durera sans doute quelques jours encore au terme d’une aventure extraordinaire pour lui, l’adjoint numéro un de Laurent Tillie, et pour tout le volley français. Son autre demeure. Depuis 2012, il exerce donc aussi sa passion au plus haut niveau avec les Bleus, mais il reste par ailleurs entraîneur en second à Montpellier. Le parcours de cet enfant de la balle, aujourd’hui âgé de 53 ans, a débuté au COS Villers puis à Vandœuvre avant de plonger plein sud, Fréjus, Cannes, Nice, Montpellier. Joueur, entraîneur. Quand son ami est appelé en équipe de France, il n’hésite pas. Il suit pour le résultat que l’on sait.

Quel est votre rôle exact en équipe de France ?

Je suis l’adjoint de Laurent Tillie comme je l’avais été précédemment à Cannes. On avait redressé le club et on était devenu champion de France deux ans plus tard au terme de matchs fabuleux. On est très amis avec Laurent, très complices aussi en termes techniques. Quand il a été nommé, tout naturellement, il est venu vers moi. Et puis l’équipe de France ne se refuse pas. Mon rôle, c’est donc d’échanger beaucoup. Je lui dis tout, je lui propose des choses, lui dispose. A l’entraînement, il établit un programme et avec Luc Marquet, on anime les séances.

Avec des spécialités ?

Moi, je fais beaucoup de travail vidéo et statistique. J’essaie d’établir des plans de jeu et des stratégies. Après, ça se passe sur le banc avec notre complicité.

Cette victoire en Ligue mondiale, c’est votre plus grand moment en volley ?

Oui, avec le titre à Cannes. Aussi parce que cette victoire a été tellement longue et difficile à obtenir et au plus haut niveau mondial. Maintenant le rêve c’est de retourner au Brésil pour les Jeux et d’y être performant.

D’abord s’amuser

Qu’est-ce qui a changé dans cette équipe de France ?

Déjà quelques joueurs dans la sélection. On a appelé une génération de gars qui se connaissent depuis toujours et qui s’apprécient. Ce sont d’abord des potes. Ils ont beau revenir épuisés des championnats étrangers après de longues saisons, ils sont heureux quand ils arrivent en équipe de France. On leur propose alors de s’amuser. Le discours de Tillie est axé sur le plaisir. Il leur demande du travail et de la rigueur en retour. Tous les joueurs ont adhéré. Il le fallait quand on part deux mois et demi de la maison avec d’incroyables voyages car il ne faut pas oublier qu’on est parti en deuxième division. L’état d’esprit est capital. C’était une de nos forces.

Comment expliquer que le volley français fabrique de tels talents ?

Il y a là une belle génération spontanée. Mais aussi la vraie spécificité de la formation à la Française, pas de grands gabarits, mais d’habiles réceptionneurs-attaquants. Tillie s’appuie là-dessus, on a été les meilleurs défenseurs du tournoi. Pratiquement jamais en difficulté en réception.

Ce titre va changer quoi ?

C’est le premier, il doit nous permettre une meilleure visibilité. L’Equipe 21 vient de nous acheter les droits TV, ça peut nous amener de l’audience. Nous permettre de décoller si tout le monde dans le volley tire dans le même sens. Notamment chez les dirigeants.

On va donc vous revoir à Nancy ?

Oui quand on montera avec Montpellier. Je garde des contacts réguliers avec des anciens comme Meyer ou Kramer, avec mon frère aussi qui est resté à Nancy. J’étais vraiment très heureux pour la montée et je crois que le club peut se maintenir. J’ai croisé le deuxième passeur de l’équipe américaine, on en a parlé. Il est confiant.

Recueilli par Christian FRICHET

Article paru dans l’Est Républicain le 22/07/2015. A lire ICI.